Jérôme Hayoz, nouveau secrétaire général de l'APC

Depuis le 1er octobre dernier, l’APC a un nouveau secrétaire général, Jérôme Hayoz, en remplacement de Janine Wicki.

Anciennement secrétaire général du Syndicat des mass medias (SSM) et secrétaire syndical du SEV, Jérôme amènera son expérience et son savoir-faire face aux défis que l’APC devra relever ces prochaines années.

Interview

Tu as revêtu depuis quelques jours le costume de secrétaire général à l’APC. Tes premières impressions ?

Quand on endosse un nouvel habit, il faut toujours le porter un moment avant de s’y sentir à l’aise. Heureusement, je me sens déjà très bien dans mon nouveau rôle. J’ai fait la rencontre d’une équipe dynamique, compétente et motivée, qui m’a accueilli très chaleureusement. Je saisis donc cette occasion pour la remercier. Barbara Gysi, la présidente de l’APC, s’est également montrée d’un grand soutien et très présente. Je me réjouis maintenant de faire plus ample connaissance avec les membres et les partenaires sociaux, en particulier durant cette période de pandémie où les contacts restent limités.

 

L’APC est confrontée à de nombreux défis, que ce soit au niveau de la politique du personnel fédéral, en termes de partenariat social ou encore d’effectif de ses membres. Qu’est-ce qui t’a motivé à t’engager dans cette nouvelle fonction ?

Les défis auxquels l’APC est confrontée sont similaires à ceux que rencontrent de nombreux syndicats et associations professionnelles. Je suis actif dans ce milieu depuis longtemps et j’aime voir les choses sous un angle historique. Les premiers syndicats ont vu le jour au XIXe siècle. Ils étaient alors souvent propres aux divers corps de métier et confrontés à des problèmes bien différents de ceux que nous connaissons actuellement. Aujourd’hui, ils sont toujours là, mais ils ont dû évoluer. Bien que leur importance et leur engagement semblent sans cesse minimisés, ils sont en réalité incontestés, tant dans leur rôle de défenseurs des institutions sociales et des conditions de travail que dans celui de moteurs d’innovations et d’améliorations dans le monde professionnel. Ils restent toutefois exposés aux tendances sociales, au même titre que la société, l’économie, la culture ou le monde politique. Face à ce contexte « dynamique », les syndicats et leur mission peuvent parfois sembler dépassés et peu séduisants, ce qui complique par exemple le recrutement de nouveaux membres. Il y a donc toujours des domaines que nous devons développer davantage, et c’est aussi bien ainsi. Par contre, nous ne devons jamais sacrifier notre mission fondamentale — défendre les intérêts des travailleurs et travailleuses — sur l’autel des évolutions. C’est un exercice d’équilibriste.

Tu as mentionné des domaines que nous devrions moderniser. Qu’as-tu en tête ?

Je pense entre autres aux formes que revêt notre engagement. C’est une question que beaucoup d’associations « traditionnelles » se posent. De nombreux syndicats ont, à l’instar de l’APC, une structure qui n’est pas toujours adaptée aux conditions actuelles. Il est normal que les jeunes comme les « plus âgé-e-s » n’aient aucune envie de s’engager au sein d’un comité qu’ils jugent peu efficace. Nous devons développer des modèles axés sur l’action ou des projets tout en conservant notre équilibre afin de ne pas perdre nos membres de longue date et nos retraité-e-s. Ces membres fidèles sont en effet tout aussi importants que les autres. Je suis convaincu qu’il y a des approches très intéressantes pour cela.

Tu as déjà une carrière de syndicaliste bien assise : secrétaire syndical au SEV, puis secrétaire général au Syndicat suisse des mass media (SSM). Quelles expériences ont été les plus marquantes pour toi ?

Il y en a beaucoup. Mon travail au SEV m’a permis d’en apprendre plus sur la Suisse et sur les transports publics — un pan du service public très connu, aimé et respecté de la population. J’y ai aussi énormément apprécié la proximité avec les sections et les membres. Cette proximité avec la base m’a également beaucoup plu chez le SSM. Cependant, la SSR, autre institution du service public, était davantage la cible d’attaques et la campagne autour de l’initiative « No Billag » s’est avérée une période incroyablement marquante et intense. Un secrétaire syndical ne peut bien sûr pas reculer devant les conflits ou les négociations difficiles et c’est d’ailleurs un aspect de mon travail que j’apprécie.

 

Le service public n’aura jamais été autant mis en avant que lors de la crise de la pandémie, y compris à la Confédération. Non seulement l’Office fédéral de la santé publique, mais aussi les domaines de l’informatique, de la recherche, de l’économie, des affaires étrangères, etc. Quelle est ta vision pour l’avenir du service public ?

Le service public n’a jamais été aussi important que pendant la pandémie ou qu’aujourd’hui, au sortir de celle-ci. Je crois que la Suisse dispose de services incroyables sur ce plan, quel que soit le domaine. Pourtant, l’administration publique, comme d’autres acteurs, est souvent traitée sans aucune considération alors que rien ne fonctionnerait sans elle, à quelque niveau que ce soit. Nous devons appréhender le service public comme un tout et en assurer le financement de manière globale. La population doit également savoir que le personnel du service public se compose de travailleurs et travailleuses «ordinaires » et que ces personnes ont aussi un employeur et des problèmes quotidiens au travail.

 

En parlant d’avenir et de service public : l’assemblée des délégué-e-s de l’APC se prononcera en novembre sur une future collaboration avec le syndicat SSP. Tu peux nous en dire plus ?

Il s’agit d’un projet intéressant et je suis convaincu qu’il nous permettrait de combiner les forces de nos deux associations, dont le travail syndical s’inscrit dans des domaines identiques ou très similaires. Cela renforcerait non seulement la position de l’APC, mais aussi celle du SSP. Nous ne devons pas oublier que même si nous sommes le plus petit partenaire dans ces discussions, l’APC n’en reste pas moins un partenaire très intéressant. Mais avant d’en arriver là, nous avons encore beaucoup de choses à discuter et à négocier. Je suis heureux que la décision finale revienne à nos délégué-e-s et j’espère que nous pourrons leur présenter un beau projet pour l’avenir de l’association.

 

Qu’est-ce qui t’anime, en dehors de ton activité professionnelle ?

La politique. J’ai siégé au Conseil général (législatif) de la ville de Fribourg durant deux législatures et été président du PS de la ville de Fribourg. Aujourd’hui, je continue d’être actif sur le plan politique, simplement sans mandat. J’aime cuisiner et boire du bon vin. Le chant est indispensable à mon équilibre. J’ai récemment commencé à ramer « à sec » chez moi et j’espère pouvoir m’y essayer sur l’eau dans le futur. On peut également me croiser sur les pistes de ski en hiver ou sur les sentiers de randonnée en été.

 

Une devise ?

Cela n’est pas très original, mais : « Tout finit (presque) toujours par bien se passer ».

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