J’ai commencé à travailler à la Confédération car je voulais m’engager pour la population, être utile. J’ai beaucoup donné, j’ai beaucoup appris. Je fais partie des personnes qui gagneraient mieux dans le privé, pourtant je suis restée, parce que je crois au service public.
Après plus de 23 ans dans mon service, j’ai appris de manière brutale, en début d’année, la suppression de mon poste pour raison budgétaire. J’étais une parmi beaucoup et rien ne nous y préparait. L’annonce nous a été faite avec peu d’empathie et peu de temps pour digérer la nouvelle. Une convention m’a été transmise. Je ne suis pas sûre que des détails sur le contenu de la convention, nos devoirs ou la procédure aient été communiqués, mais peut-être que je ne les ai pas compris à cause du choc. J’ai ressenti une pression très forte à signer la convention et à partir.
Perdue, j’ai contacté l’APC pour me soutenir dans ce processus. Grâce aux informations et aux conseils reçus, j’ai réussi à mieux comprendre la situation. J’ai également compris que ma direction avait des obligations envers moi. L’APC est intervenue afin de clarifier le processus et rappeler les droits et devoirs des employé·e·s et de la direction. C’était vraiment nécessaire.
Je suis actuellement en recherche d’un autre poste à l’administration fédérale, aucune postulation à l’interne de l’office dans lequel je travaille n’a été retenue. La situation actuelle est telle que peu de postes s’ouvrent. Au contraire, des postes sont supprimés un peu partout.
J’ai l’impression que mon ancienneté ne compte pas. Les ressources humaines, ma direction, tout le monde s’en fiche. Cela me fait très mal et j’ai dû chercher un soutien psychologique pour m’aider à traverser cette période. Après 23 ans dans l’administration fédérale, je pense que je vais devoir retourner dans le privé. Avec la chance d’avoir un profil qui m’ouvre la porte de postes avec de meilleures conditions de travail, mais triste de ne pas pouvoir continuer à servir mon pays.
Témoignage d’une employée d’un office fédéral qui souhaite garder l’anonymat