Pas d'État efficace sans valorisation du personnel fédéral

Jérôme Hayoz, secrétaire général de l’APC, a pris la parole dans la NZZ.

« Les salaires du personnel fédéral sont trop élevés et les conditions d’embauche trop bonnes, aime-t-on à dire en politique. C’est non seulement faux, mais cela affaiblit à long terme la qualité du travail au sein de l’administration.»

Jérôme Hayoz, secrétaire général de l’APC, a pris la parole dans la NZZ afin de mettre en lumière les critiques récurrentes visant les salaires et les conditions de travail des employé·e·s de l’administration fédérale en Suisse. Ces attaques, souvent relayées par les politiques et le débat public, s’apparentent à un véritable « bashing ».

L’origine de cette polémique remonte à une étude menée par l’Institut de politique économique (IWP) de l’Université de Lucerne il y a deux ans, qui affirmait que les salaires de l’administration fédérale étaient en moyenne supérieurs de 11,6 % à ceux du secteur privé. Ces chiffres ont été challengé par une autre étude, commandée par le Parlement et réalisée par PricewaterhouseCoopers, qui a conclu que les salaires et conditions de travail à l’administration fédérale étaient en adéquation avec ceux des entreprises privées comparables. Ce dernier rapport est rarement évoqué dans le débat public, bizarrement.

Les critiques ont un impact direct sur le moral des employé·e·s de l’administration fédérale. Alors qu’une partie du personnel adopte une attitude résignée, d’autres préfèrent ne même pas mentionner qu’ils et elles travaillent pour l’État. Ce climat délétère alimente les stéréotypes sur les « fonctionnaires qui profitent de nos impôts », alors que le statut de fonctionnaire n’existe plus depuis plus de vingt ans en Suisse. Malgré tout, les résultats des enquêtes annuelles menées auprès du personnel fédéral depuis 2012 montrent un engagement constant : environ 85 % des employé·e·s déclarent être prêt·e·s à fournir des performances supérieures à la moyenne. Cet engagement se traduit par une administration efficace et des services publics de qualité pour les citoyen·ne·s.

Jérôme Hayoz souligne que la dévalorisation constante des employé·e·s de l’administration fédérale est non seulement infondée, mais nuit également à l’efficacité de l’État à long terme. Une reconnaissance adéquate de leur travail est essentielle pour garantir une gestion publique performante et durable. Le bashing du personnel fédéral ne sert que les intérêts de certains partis, et dessert le service public pour toutes et tous.

L’article complet (en allemand):

Ohne Wertschätzung für das Bundespersonal gibt es keinen effizienten Staat

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