DOSSIER APC MAGAZIN-E 1 2025

Plus de sécurité et de meilleures conditions de travail et non créer de l’insécurité en démantelant

Les coupes budgétaires et les détériorations des conditions de travail affectent le personnel de la Confédération, des entreprises fédérales et du domaine des EPF. L’insécurité est grande, la manière dont les directives seront mises en œuvre n’est pas claire. Certains offices fédéraux sont particulièrement touchés. Cette situation pèse sur le moral des employé·e·s et entraîne des absences supplémentaires notamment pour cause de maladie. Ces dernières sont plus élevées à la Confédération que dans l’ensemble de l’économie.

La gestion de la santé en entreprise ne doit pas être de vaines paroles, mais un devoir de l’employeur.

La réduction des effectifs n’est toutefois pas le seul facteur d’insécurité pour les employé·e·s. Certains offices sont depuis longtemps soumis à une pression importante, en raison d’une mauvaise gestion ou de l’échec des processus de transformation. Le mobbing ainsi que d’autres incidents négatifs sont également récurrents. Nombre de personnes concernées ne se sentent ni écoutées, ni prises au sérieux. Tout cela me préoccupe beaucoup, en tant que présidente de l’APC, en tant que présidente de la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique et, surtout, en tant que citoyenne de notre pays.

La gestion de la santé en entreprise ne doit pas être de vaines paroles, mais un devoir de l’employeur. La Confédération s’engage dans des campagnes qui encouragent précisément cet objectif et vérifie l’utilisation des fonds de la fondation Promotion Santé Suisse. Elle en rend compte chaque année à la Commission de la santé. Cet engagement n’est malheureusement pas étendu à son propre personnel. C’est inacceptable.

Depuis environ cinq ans, une crise en chasse une autre et le personnel fournit un travail incommensurable. Gestion de la pandémie Covid, crises de l’asile ou du Credit Suisse, toutes les menaces mondiales : l’Administration fédérale a été et est toujours active et sollicitée. Ces efforts supplémentaires, toujours nécessaires, reposent sur les épaules du personnel qui les réalisent avec brio. Pourtant, ce même personnel n’est pas reconnu ni valorisé. La résilience dans l’Administration fédérale est élevée, mais elle est fragile.

La résilience ne se développe pas d’elle-même : je le sais en tant qu’assistante sociale, ayant souvent eu affaire à des personnes en situation de crise. Nous pouvons également le lire dans l’interview de Daniel Müller. Il faut veiller à ce que le cadre et l’environnement de travail soient adéquats. Ce que nous pouvons lire, en grande partie, dans cet interview, sont des principes pour une gestion de qualité et responsable : écoute active, culture du feedback ouverte, santé et sécurité. Dans de nombreux domaines cependant, la culture de direction est jugée de manière effroyablement mauvaise et la confiance envers les personnes dirigeantes n’existe pas (ou plus).

La souffrance est massive. Mais ni le Parlement, ni le Conseil fédéral ne semblent vouloir s’en rendre compte. Si l’insécurité due aux coupes budgétaires prend le dessus, la sécurité et la prestation de services sont menacées. Cela est dangereux. Les exigences prétendument impératives de la politique budgétaire semblent omniprésentes. Pourtant, d’autres solutions existent. Les résultats financiers sont toujours meilleurs que ce que le budget le prévoyait. Les investissements importants dans la sécurité pourraient être financés en dehors du sacro-saint frein à l’endettement. Nos finances publiques peuvent tout à fait le supporter.

Barbara Gysi, conseillère nationale et présidente de l’APC

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