L’APC revendique une revalorisation de la rente du 2e pilier

Près de 100 membres de l’APC ont participé le 25 novembre dernier au Congrès des retraité-e-s. Réunis à la Caserne Général Guisan, à Berne, ils ont traité de la problématique des retraites en général et de la rente du 2ème pilier en particulier. A l’issue de cette journée, ils ont adressé au conseiller fédéral Ueli Maurer, chef des finances et du personnel de la Confédération, une résolution demandant une réévaluation des rentes du personnel retraité de la Confédération, celles-ci n’ayant pas été augmentées depuis 2003. Ils exigent au moins le versement d’un montant de CHF 750.- pour compenser la perte de leur pouvoir d’achat.

 

 

La présidente de l’APC, Barbara Gysi, conseillère nationale, l’a dit d’emblée dans son discours d’introduction « J’ai de la compréhension pour les revendications de nos membres retraités. Le problème du 2ème pilier touche aussi les classe moyenne car les rentes baissent ». L’initiative populaire « Pour une 13e rente AVS » lancée par l’Union syndicale suisse constitue une réponse à la baisse du pouvoir d’achat des retraité-e-s, estime-elle. Elle s’inquiète par contre du lancement de l’initiative populaire « Pour une prévoyance vieillesse respectueuse de l’équité intergénérationnelle » (initiative au nom trompeur de « Prévoyance oui – mais équitable ») car elle remet en question la sûreté des rentes et déstabilise le rentier dans la vieillesse.

Le nouveau président de l’Union syndicale suisse (USS), Pierre-Yves Maillart, fraîchement élu au Conseil national est scandalisé par le fait que « les nouvelles rentes du 2e pilier baissent continuellement alors que les cotisations augmentent. Après une vie de travail, un nombre toujours plus nombreux d’hommes et de femmes sont menacés de pauvreté. Ce n’est pas normal ».

Il a expliqué ensuite qu’après l’échec essuyé par la réforme « prévoyance vieillesse 2020 » en 2017, le Conseil fédéral, a demandé aux partenaires sociaux d’élaborer une proposition pour stabiliser la prévoyance professionnelle, l’exigence étant le maintien du niveau actuel des prestations. Un accord a été trouvé avec l’Union patronale suisse ; l’Union suisse des Arts et Métiers est par contre opposée au compromis.

Le compromis prévoit de baisser le taux de conversion minimal pour la part obligatoire LPP de 6.8% à 6% en une seule fois, ce qui a pour conséquence une baisse des rentes de 10% environ. Pour garantir les mêmes prestations, on prévoit l’octroi d’un supplément de rente (sous forme d’un montant fixe par personne), financé de manière solidaire par une cotisation salariale de 0.5% sur le salaire soumis à l’AVS jusqu’à concurrence d’un revenu annuel de CHF 853’200.-. Quant à la déduction de coordination, elle sera réduite de moitié, passant de CHF 24’885 à CHF 12’443.-. A l’avenir également, il n’y aura plus que deux taux appliqués aux bonification de vieillesse : une bonification de 9% entre l’âge de 25 à 44 ans et une de 14% à partir de 45 ans jusqu’à l’âge de la retraite. Ces mesures constituent une modernisation de la LPP, a estimé le président de l’USS.

Le Conseil fédéral est d’accord avec ce compromis. Le débat au Parlement aura lieu en 2020 encore. Pierre-Yves Maillard s’est dit satisfait du compromis. « Il est important d’assurer le système du 2ème pilier, mais à long terme c’est le 1er pilier qui constitue la voie la plus sûre pour pérenniser le système des rentes dans notre pays ».

Pour le président de la commission des retraité-e-s de l’APC et ancien secrétaire général adjoint de l’APC, Fred Scholl « le principal souci d’un-e retraité-e est de recevoir de manière certaine et régulière sa rente ». C’est pourquoi les retraité-e-s doivent lutter contre l’initiative pernicieuse « Prévoyance oui – mais équitable ». Ils doivent aussi s’engager en faveur de l’initiative pour une 13e rente AVS. Quant à une augmentation des rentes, il n’y croit pas car le Conseil fédéral et le Parlement s’y opposent catégoriquement, estimant que le problème se concentre surtout parmi la population active qui paie toujours plus de cotisation pour des rentes futures moindres.

Quant à Iwan Lanz, responsable de la prévoyance et membre de la direction chez Publica, il a expliqué – à l’aide d’exemples concrets – comment une rente est financée. Il a répondu à de très nombreuses questions portant sur la fiabilité des marchés, la solidité financière de Publica ainsi que sur son rôle exact.

Durant la deuxième partie de l’après-midi, les participant-e-s ont débattu et adopté une résolution à l’attention du Conseil fédéral demandant une réévaluation de leur rente, celles-ci n’ayant pas été augmentées depuis l’année 2003. Ils exigent au moins le versement d’un versement unique de CHF 750.- aux rentiers de la Confédération pour compenser la perte de leur pouvoir d’achat. Ils demandent également au Conseil fédéral de s’opposer fortement à l’introduction d’une rente flexible.

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